Éditorial de la Commission Trilatérale
Photo par Judeline Shoko.De gauche à droite: Cormac Yueh Ergen, Major pour la R.I.M, et Howzer Black, cadre à la colonisation pour la Commission Trilatérale.
Nouveaux développements dans le système Horizon
La République Indépendante Martienne et la Commission trilatérale viennent d’initier les premiers pas vers une normalisation de leurs relations dans le système Horizon. Après une déclaration unilatérale de la part de la RIM, le Projet Horizon a été plongé dans le chaos avec une partition imposée d’Horizon C, l’exoplanète la plus prisée du système, de même que sa lune C1.
La présence clandestine de la RIM dans le système laissait planer une menace fantôme sur les opérations de colonisation, avec la frégate FAR-S-Banshee comme le spectre habitant les pires frayeurs des mégacorporations. Rappelons que la situation était si volatile que les Forces Armées Républicaines avaient déployé leur flotte d’attaque aux limites de leur espace souverain, tandis que les marchés se sont enflammés du côté corporatif, anticipant une guerre imminente.
C’est donc avec un certain soulagement que la nouvelle d’une entente entre la Commission trilatérale et la RIM a été accueillie ce matin dans le Système solaire. Toutefois, on sent également une certaine grogne en ce moment, en particulier parmi les investisseurs du Projet Horizon, qui voient dans le contenu de l’entente un compromis qui cède trop à la RIM. Rappelons ici que la RIM n’a contribué aucune ressource au projet d’exploration extrasolaire et sort de ces pourparlers avec des concessions territoriales importantes.
“Goodman, Kanopi, Atlas… J’ai beau avoir diversifié mon portefeuille, ce sont des millions de crédits qui viennent de se faire supprimer. Est-ce que la Commission trilatérale va me rembourser? On m’avait promis que mes investissements allaient grimper de 5% ce trimestre, mais finalement je vais pouvoir me compter chanceux si je limite la descente à 10 ou 12%.’’ se plaint Modi Sergakis, un investisseur immobilier de Boswash.
“Une fois qu’ils sont implantés dans le système, qu’est-ce qui va les empêcher de repousser les frontières toujours plus loin? Leurs menaces ont fonctionné une fois, pourquoi les martiens s’arrêteraient là?” s’inquiète Bouchra Abwao, dont le neveu a quitté Kinshasa pour travailler dans la colonie.
“Accepter une présence de la RIM dans le Système Horizon pour éviter la guerre? Je peux comprendre, mais est-ce que leur donner un continent entier était vraiment nécessaire? À présent qu’une telle concession a été acceptée, je ne vois pas comment la Commission peut réalistement faire marche arrière…” commente Numeria Voxi, gestionnaire à Apollo.
Bien que la Commission trilatérale et les négociateurs nommés par les mégacorporations soient parvenus à faire reculer la RIM sur plusieurs demandes, le compromis atteint ne suscite ici aucun enthousiasme. Voici en quelques points les détails de l’accord avec la RIM, outre l’échange d’otages ayant ouvert les pourparlers:
Pacte de non-agression
La RIM et la Commission s’entendent pour ne pas cibler les infrastructures et le personnel civil. En pratique, cela concerne principalement la station trilatérale Jericho, le chantier de Novanex et quelques colonies de peuplement sur la surface d’Horizon C. Avec la posture martienne selon laquelle toutes les mégacorporations représentent des forces paramilitaires, il n’est pas exclu par les analystes que des infrastructures et du personnel corporatifs soient toujours menacées par les FAR.
Reconnaissance du Protectorat Martien d’Horizon
La Commission trilatérale reconnaît à la RIM la légitimité de sa présence dans le système Horizon. D’un point de vue diplomatique, l’État martien ne peut donc plus être adressé comme un acteur illicite dans le système et peut désormais justifier des efforts de colonisation et de contrôle du territoire.
Accès au transport transluminique
La RIM peut utiliser les stations jumelles Gemini pour se déplacer entre le système solaire et Horizon. En pratique, il sera difficile pour les FAR de faire traverser des vaisseaux militaires comme le FAR-S-Banshee, mais ressources et personnels devraient pouvoir commencer à arriver de Mars. Les analystes suspectent que les mégacorporations vont tout de même bénéficier de la vaste majorité des transits étant donné que la Commission contrôle l’accès aux stations et l’attribution des traversées.
Partition d’Horizon C
Les terres de l’hémisphère Nord d’Horizon C ont été cédées au Protectorat Martien d’Horizon, un recul pour l’État martien qui revendiquait également des continents mineurs dans l’hémisphère Sud. La question des frontières nautiques et des océans de la planète demeure indéterminée. Aucun consensus contemporain n’existe sur les frontières maritimes et leur distance des terres. La RIM en particulier, n’ayant aucun océan naturel ou même de frontières terrestres, ne dispose d’aucune législation sur ce type de dispute.
Partition de la lune C1
La seule lune naturelle d’Horizon C sera divisée en deux entre les FAR et la Commission trilatérale, un compromis qui limite le potentiel usage militaire de l’astre par l’État martien. Les deux factions ont convenu de séparer la face éclairée et la face sombre de C1 à parts égales. Au moment présent, les autres détails de la partition ne sont pas encore clarifiés.
Entente d’accès économique
La Commission trilatérale et la RIM se sont entendus pour autoriser une participation économique réciproque d’au moins 15% sur leurs territoires respectifs, incluant l’accès aux ressources naturelles brutes. En pratique, cela signifie que les sociétés d’État martiennes pourront détenir des parts dans des projets corporatifs et vice-versa. Ce type d’intégration économique est jugé positif par les analystes, favorisant l’interdépendance et limitant les risques de conflit armé. Dans quelle mesure les mégacorporations seront autorisées à exploiter directement les ressources en territoire martien demeure indéterminé et sera probablement sujet à des négociations à la pièce.
Ambassades
Les négociations ont également conclu à une entente de principe pour l’établissement d’ambassades. La RIM devrait avoir accès à des locaux dans le District Opérationnel de la station Jericho, tandis que la Commission pourra construire une ambassade sur la lune C1.
Transparence
Le représentant de la RIM, le Major Cormac Yueh Ergen, a également quitté les négociations avec une promesse de plaider en faveur de la transparence en termes de déploiement militaire. Si la RIM en venait à accepter cette entente, la simple découverte d’équipement ou de personnel militaire non-déclaré pourrait suffire à rompre les accords entre l’État martien et la Commission trilatérale. Selon des spécialistes, ce type d’accord est sans précédent, mais s’apparente en principe à la démilitarisation, en cela que la simple présence de troupes peut être jugée comme hostile.
Cela fait le tour des informations concernant la nouvelle entente, continuez de suivre notre bulletin pour des analyses en profondeur des enjeux du moment.
– Avec Judeline Shoko, éditorialiste pour la Commission Trilatérale