Afin de vous guider dans la création de l’historique de votre personnage, nous vous proposons quelques indications générales au sujet des grandes phases de la vie humaine. Laissez-vous inspirer par ces quelques idées pour élaborer des personnages crédibles et complexes qui contribueront à rendre l’univers d’Horizon encore plus riche!
Conception et naissance
La manière dont la vie est créée est intimement liée au statut socio-économique des géniteurs. La conception et l’accouchement naturels sont la norme chez les gens des classes pauvres, tandis que les méthodes plus interventionnistes ne sont accessibles qu’à ceux et celles qui sont plus nantis. Les taux de natalité et de mortalité infantile sont plus élevés chez les démunis parce qu’ils vivent dans de mauvaises conditions sanitaires et que leur accès à la contraception et l’avortement est limité. Mettre un enfant au monde représente un investissement financier important pour les classes plus aisées. En fonction de leur budget ainsi que de leur position idéologique, ils pourront recevoir des traitements de fertilité, avoir recours aux services d’une mère-porteuse ou même sélectionner le profil génétique de leur enfant. Pour être considérée en tant que Personne-Humaine, la progéniture est néanmoins tenue d’avoir passé la dernière moitié de son développement embryonnaire et fœtal dans l’utérus d’une Personne et d’être composée de moins de 2% de gènes non-humains.
Ce dernier élément est particulièrement difficile à prévoir chez les évolutionnistes qui ont subi des augmentations biologiques. En effet, les scientifiques comprennent encore mal de quelle façon ces modifications sont transmises génétiquement et il n’est pas rare que des mutations inexpliquées surviennent. En se reproduisant, les individus augmentés biologiquement s’exposent au risque de donner naissance à une chimère qui devra être stérilisée et placée dans un camp d’internement. Un autre élément important à prendre en compte lors d’une grossesse est celui de la gravité. À vrai dire, la science a depuis longtemps établi que les fœtus ayant passé le dernier trimestre de leur développement dans un environnement à faible gravité seront atteints de dégénérescence gravitationnelle et seront considérés comme des Ceinturiens. On peut donc imaginer qu’il s’avère particulièrement anxiogène pour une Terrienne ou une Martienne de tomber enceinte dans l’espace.
Enfance et éducation
Il existe une immense variété de cas de figure en ce qui concerne l’éducation. Si, à un extrême, certains grandissent librement en dehors de toute forme d’éducation institutionnalisée, d’autres entreprennent dès leur plus tendre enfance une formation qui les mènera vers une profession choisie par leurs parents ou par l’État dans le cas de Mars. Les méthodes pour recevoir cette éducation varient elles aussi, et ce, principalement en fonction du statut socio-économique. Les enfants de milieux défavorisés peuvent à la fois être laissés à eux-mêmes ou éduqués dans des écoles financées par les méga-corporations afin de les endoctriner. En plus des options énumérées ci-haut, les enfants issus de milieux aisés peuvent être éduqués à la maison par des Androïdes et des Synthétiques ou fréquenter des institutions privées offrant des augmentations cybernétiques et biologiques pour accroître le niveau de performance des élèves.
Le type d’éducation reçu change également selon le lieu où l’enfant grandit. En effet, le système scolaire traditionnel est beaucoup plus commun là où l’on retrouve une large population. Dans les endroits constitués de noyaux de population isolés, l’éducation est généralement plus axée sur la transmission de savoirs et relève de la responsabilité de l’ensemble de la communauté. La République Indépendante Martienne (RIM) est le seul endroit du système solaire où l’éducation se fait de la même manière pour tous les citoyens. Dans le but de répondre le plus efficacement possible aux besoins de son économie planifiée, la RIM prend en charge l’entièreté du parcours de formation des Martiens à travers un vaste système d’éducation publique.
Vie amoureuse et familiale
Les types d’organisations familiales possibles sont elles aussi multiples dans l’univers d’Horizon. Le modèle de la famille nucléaire est assez répandu chez l’élite, mais peu commun chez les moins nantis. Ceux-ci choisissent souvent de vivre avec des membres de leur famille élargie afin de mieux subvenir à leurs besoins. Pour sa part, la RIM regroupe ses citoyens en cellules habitables comptant 6 personnes qui ne sont ni apparentées, ni en relation amoureuse. La parentalité a été abolie sur Mars et les enfants sont élevés dans des institutions dirigées par l’État. La RIM injecte des contraceptifs à toutes ses citoyennes durant l’entièreté de leur période de vie fertile. Celles et ceux qui souhaitent contribuer à la civilisation martienne en procréant, que ce soit en couple ou individuellement, doivent poser leur candidature auprès de l’État.
La monogamie est encore la norme sur Terre, quoique les familles polygames et pluriparentales soient relativement nombreuses. Le polyamour ou l’asexualité y existent aussi, mais sont plus répandus dans les petites communautés des stations spatiales. Chez les transhumanistes et les évolutionnistes, il n’est pas rare de voir des gens qui en ont les moyens avoir un (ou plusieurs) Androïde ou un Synthétique pour compagnon de vie. Après tout, qui ne voudrait pas d’un partenaire sans défauts et prêt à combler chacun de ses désirs!
Formation professionnelle et vie active
Les méga-corporations sont les principaux employeurs du système solaire, mais il existe aussi plusieurs postes dans la fonction publique, notamment auprès de la RIM et des cités-États terriennes. Certaines individus gagnent également leur vie en œuvrant auprès de groupes clandestins. Les Personnes-Humaines sont, en théorie, libres de pratiquer le métier qu’ils souhaitent auprès de l’employeur leur choix. Or, ceux et celles qui se retrouvent avec une dette substantielle envers une méga-corporation peuvent être contraints à travailler pour celle-ci pendant une période plus ou moins prolongée, car, dans l’univers d’Horizon, il est impossible d’être libéré de ses créanciers en faisant faillite.
À l’exception des cas de servitude prolongée pour dettes, les gens ne passent pas nécessairement l’entièreté de leur vie auprès du même employeur. Les méga-corporations cherchent autant que possible à conserver leur main d’oeuvre, mais il arrive qu’elles renvoient des employés incompétents ou qu’un individu quitte pour chercher de meilleurs conditions ailleurs. Les gens prennent cependant peu de risques en ce qui concerne leur emploi, car l’absence de système de sécurité sociale expose rapidement les chômeurs à l’indigence, voire à la mort. Si certaines personnes changent de méga-corporation au cours de leur vie, il est néanmoins plus rare de voir quelqu’un passer d’une faction à l’autre. En effet, à moins de circonstances exceptionnelles, les changements idéologiques drastiques sont rares chez les individus et les méga-corporations sont plutôt réticentes à embaucher des employés ayant auparavant travaillé pour une autre faction.
Le fait que la formation professionnelle soit très coûteuse constitue un autre incitatif important à conserver le même employeur. Les méga-corporations forment elles-mêmes leur main d’oeuvre en fonction de leurs besoins, mais cette formation vient souvent avec un contrat d’engagement variant entre 5 et 15 ans dont la durée est établie en fonction du travail nécessaire de la part de l’employé afin de rembourser sa dette d’études. Comme le marché du travail valorise avant tout la compétence et l’expérience, la formation professionnelle de la très grande majorité des métiers s’apparente à un compagnonnage où un maître apprend les rudiments du travail à un apprenti. L’enseignement théorique s’en tient au strict nécessaire et les diplômes sont très peu considérés par les employeurs. Les prestigieuses universités pluriséculaires offrent uniquement des programmes permettant d’accroître ses connaissances qui n’attirent que des gens de l’élite. N’ayant pas besoin de travailler pour assurer leur subsistance, ceux-ci sont les seuls ayant le loisir de se consacrer à des études qui n’améliorent en rien leur savoir-faire et leur employabilité. Sauf sur Mars où l’on a opté pour un fonctionnement résolument méritocratique, les individus fortunés arrivent souvent à se faire embaucher malgré leur manque de compétences pour le poste convoité en versant de généreux pots-de-vin.
Fin de vie et mort
Cette étape de la vie humaine est drastiquement différente selon l’orientation idéologique de la personne concernée. À juste titre, la mort est encore une réalité bien présente pour les humanistes, tandis que les transhumanistes et les évolutionnistes transcendent peu à peu ce concept. En ce qui concerne la fin de vie, notons d’abord que la retraite a à toutes fins pratiques disparue. À l’exception des personnes très fortunées ou de celles vivant dans des stations spatiales ayant adopté des mesures d’aide sociale, les habitants du système solaire doivent travailler de l’âge de 15 ans jusqu’à leur mort définitive.
Chez les transhumanistes et les évolutionnistes, la mort de l’enveloppe physique n’est qu’une étape vers une autre vie. Grâce aux émetteurs cérébro-spinaux, les cyborgs peuvent enregistrer en continu leur conscience sur un serveur de Projet Ascension. Une fois leur corps d’origine décédé, plusieurs options s’offrent à eux : piloter un Androïde à distance en tant que Conscience, transférer leur copie de sauvegarde dans un clone ou vivre une existence purement virtualisée. Il est également possible de prévenir la mort en ayant recours à des modifications cybernétiques ou biologiques qui ralentissent le processus de vieillissement. Bien entendu, le facteur déterminant l’accès à la prolongation de la vie est la capacité de payer pour ces services. La mort définitive ne survient donc que lorsqu’un individu n’est plus en mesure de s’offrir ses traitements médicaux, l’entretien de ses augmentations cybernétiques ou sa location d’espace serveur.
Du côté des humanistes, on préfère laisser la nature suivre son cours. Même s’ils ne s’opposent pas aux traitements médicaux, les membres de cette faction sont souvent opposés à l’acharnement thérapeutique et à la prolongation artificielle de la vie. Ils profitent des 120 années de vie, en moyenne, qui sont à leur disposition (60 pour les Ceinturiens) et voient la mort comme une étape nécessaire de l’expérience humaine. Les membres d’Atlas Fondation sont d’ailleurs reconnus pour l’importance qu’ils accordent aux rites funéraires. Ceci dit, ces cérémonies sont pratiquées par la majorité des habitants du Système solaire, et ce, peu importe leur idéologie.
Image par Cementiet