République Indépendante Martienne
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Formée en 2154 en réaction à l’exploitation extractiviste des anciens États terriens, la République Indépendante Martienne est une faction isolationniste préoccupée par sa souveraineté territoriale et sa sécurité avant toute chose. La RIM contrôle directement l’intégralité de la surface de Mars de même que son orbite, existant dans une paix inconfortable avec les mégacorporations qui se partagent le reste du Système solaire.
Depuis la création de la Commission trilatérale en 2279, la méfiance de la RIM s’est significativement accrue et son gouvernement a coupé plusieurs ponts diplomatiques et commerciaux jugés compromettant pour la sécurité planétaire. Plus que jamais, le gouvernement de la RIM se voit comme encerclé et assiégé par les intérêts corporatistes. Seule la puissance dissuasive des Forces Armées Républicaines (FAR) semble être à même de préserver l’indépendance de Mars et d’assurer la pérennité de son système politique.
Idéologie
Le Néoétatisme et l’identité martienne
La RIM adhère formellement à une idéologie nommée le Néoétatisme, un courant politique apparu sur Mars et instrumental à l’émergence du projet martien. Loin de s’intéresser aux grandes idéologies du passé tels que le féodalisme, le libéralisme ou le communisme, le Néoétatisme affirme que l’histoire humaine se résume à des cycles d’expansion et de rétraction du pouvoir des États, la civilisation prospérant lorsque le pouvoir est centralisé, structuré et monopolisé tandis que la perte d’influence et l’affaiblissement des États mènent à des périodes de chaos et de déclin. Le Néoétatisme est une composante significative de la fierté nationale des martiens, puisque la RIM est présentée comme le dernier bastion de civilisation dans un Système solaire en perdition.
L’approche pragmatique de la RIM
L’intérêt national est également la seule réelle considération de la RIM par rapport aux conflits idéologiques entre factions humanistes, transhumanistes et évolutionnistes. À ce sujet, la RIM est essentiellement agnostique et adopte une approche pragmatique, n’hésitant pas à implémenter des technologies utiles et à combiner les approches. La RIM adopte toutefois un fort principe de précaution, en particulier envers les technologies qui pourraient affaiblir l’autorité du gouvernement martien ou créer une dépendance à de l’expertise externe.
Citoyenneté
Contrôle de la Société Martienne
La société martienne est méticuleusement administrée, en particulier en ce qui concerne la natalité, l’habitation et l’éducation. La croissance démographique est contrôlée par un programme de contraception pharmaceutique obligatoire et la distribution de permis d’enfantement aux citoyens jugés méritants. Hormis pour de rares exceptions (généralement concernant des expatriés ou des immigrants), les progéniteurs ne sont pas personnellement responsables de leurs enfants. En effet, la loyauté filiale, qualifiée de tribalisme, a depuis longtemps été jugée comme une limite dangereuse à l’autorité de l’État et a été adressée comme un problème sociétal.
Orientation et Service Obligatoire
À ce titre, les enfants sont plutôt élevés en cohorte dans des institutions spécialisées où ils intègrent les valeurs du nationalisme martien, de la discipline et du respect de l’État, avant d’être ensuite transférés vers une base des FAR pour leur service militaire obligatoire de 4 ans, parfois en parallèle à une forme d’éducation spécialisée. Les prénoms des enfants martiens sont attribués aléatoirement à partir d’un registre gouvernemental. Les autres noms sont associés à leur institution d’éducation et également choisi par l’enfant lui-même, souvent en l’honneur d’une personne célèbre ayant marqué l’histoire de Mars.
Vie Adulte et Parcours Professionnel
À travers ce parcours, la majorité des martiens se sont vus orientés par l’État vers une fonction spécifique méthodiquement sélectionnée en vue de leurs aptitudes et des besoins sociétaux. À l’âge de 21 ans, les jeunes martiens sont officiellement considérés comme des citoyens et transférés vers une cellule d’habitation pendant qu’ils complètent leurs 2 dernières années de service civil dans la vocation identifiée pour eux. Six adultes sans liens personnels préalables partagent dès lors un espace de vie commune, ce qui représente la norme sur Mars.
Emploi et Filet Social
Après ce service civil, chaque citoyen est libre de choisir un parcours professionnel de sa préférence. La majorité des martiens continuent dans le corps de métier qui leur a été assigné, mais migrent souvent vers des opportunités d’emploi locales au sein d’une mégacorporation, le secteur privé représentant une portion importante, bien que régulée, de l’économie martienne. Les FAR attirent également une portion significative de la population, jusqu’à 15% des martiens dépendant de l’armée pour leur revenu, qu’il s’agisse de personnel militaire ou d’employés de soutien. L’emploi est une quasi-garantie sur Mars, la RIM disposant d’un robuste filet social qui permet aux citoyens de transitionner facilement d’un emploi à l’autre sans risque économique. Ces mesures servent à réduire le pouvoir de coercition des employeurs sur la population et ainsi préserver le monopole de l’État à ce niveau.
Société
Médias et Contrôle de l’Information
Bien qu’il existe une variété de publications et de chaînes médiatiques privées sur la planète rouge, elles se résument presque exclusivement au divertissement. Tout ce qui est considéré comme de l’information critique (les bulletins de nouvelles, les journaux électroniques, les analyses sociopolitiques, etc.) est produite et publiée exclusivement par les chaînes d’État. Les martiens doivent contourner la censure étatique pour accéder à toute source non-officielle, ce qui est loin d’être facile ou prudent.
Culture de l’autorité et Fierté nationale
Malgré la présence d’une pluralité d’opinions et de visions politiques au sein de la RIM, la quasi-totalité d’entre elles reconnaissent l’État tout puissant de la RIM comme essentiel et incontournable pour le futur de la république. Lors de l’occasionnelle révolte sociale sur Mars, c’est généralement pour dénoncer ce qui est perçu comme un affaiblissement de l’État. C’est donc une culture autoritaire, arrogante et hostile aux réformes qui domine les sphères sociales martiennes. Cette arrogance s’étend aussi à la vision des martiens envers les autres populations humaines, ces derniers entretenant de nombreux préjugés négatifs envers les Terriens (décadents, tribalistes, arriérés), les Ceinturiens (criminels, parasites, victimes) et les Non-affiliés (opportunistes, traîtres, individualistes).
Processus Électoral et Limites Démocratiques
Dans la tradition républicaine, le gouvernement de la RIM est élu par suffrage, bien que ces élections soient généralement hautement prévisibles en raison de l’influence significative des FAR et des médias étatiques. Les différences entre les candidats à la Présidence sont généralement limitées à des débats quant aux priorités budgétaires de l’État, sans remise en question fondamentale de ce que représente le bien de la nation ou son agenda à long terme. Les villes possèdent également une structure démocratique limitée. La Présidence est actuellement occupée par Chen Austin Kapoor jusqu’en 2318.
Forces Armées Républicaines
FAR: réalité ou spéculation
Considérées comme la plus importante force militaire du Système solaire, la puissance réelle des FAR demeure sujette à spéculation. Même pour les martiens, il est difficile de savoir si le pouvoir projeté par les FAR est exagéré à travers le filtre de la propagande, ou au contraire, si les forces de la planète rouge dissimulent leurs véritables capacités afin d’obtenir un avantage advenant l’émergence d’un conflit.
Suprématie Militaire Martienne
Il est toutefois entendu qu’aucune mégacorporation ne détient individuellement la capacité militaire de faire face à la RIM. En incluant les réservistes, les FAR représentent la plus grande force militaire du Système solaire par une avance significative, une force militaire non seulement nombreuse mais également disciplinée et équipée à la fine pointe de la technologie. Une portion importante du complexe militaro-industriel martien est nationalisée et s’est développée séparément des mégacorporations avec des innovations qui confèrent aux FAR une avance technologique certaine. La flotte spatiale des FAR est également sans comparaison dans le Système solaire et pleinement intégrée avec le reste de l’appareil militaire martien.
Fierté Nationale et Influence des FAR
La dominance militaire martienne est un aspect important de la fierté nationale dans la RIM et les autorités des FAR y possèdent un énorme pouvoir d’influence. Néanmoins, une offensive concertée de plusieurs mégacorporations pourrait représenter une menace sérieuse, une éventualité devenue plus plausible aux yeux de la RIM avec la création de la Commission trilatérale comme plateforme diplomatique entre les mégacorporations.
Économie
Économie mixte et Mégacorporations
La RIM présente une économie mixte divisée à parts égales entre le secteur privé et l’État, incluant ici les services publiques et l’armée. Les mégacorporations sont actives sur la planète rouge, mais doivent adapter leurs opérations aux régulations martiennes afin d’accéder à ses marchés, ses ressources et sa main d’œuvre hautement qualifiée.
Alpha-Solaris Initiative : Collaboration et Réputation
Alpha-Solaris Initiative possède plusieurs privilèges et ententes auprès de l’État martien. La mégacorporation précède l’indépendance de Mars et la création de la RIM, aussi a-t-elle été en mesure de se positionner en intermédiaire entre les mégacorporations et le gouvernement planétaire depuis sa formation. Si l’ambitieux agenda humaniste d’Alpha-Solaris n’est pas en concordance avec l’idéologie de la RIM, leur collaboration n’en demeure pas moins bénéfique pour les deux partis. L’importance d’Alpha-Solaris pour l’histoire martienne de même que sa coopération de longue date avec l’État lui confère une bonne réputation auprès de la population de la planète rouge. Cette image incite de nombreux citoyens à y travailler, y voyant un employeur plus respectueux de leurs valeurs nationales.